Que les besoins de l'être humain puissent paraître insatiables est vrai. Mais il faut y distinguer deux catégories : les besoins qui ont un caractère absolu en ce sens que nous les éprouvons quelle que soit la situation de nos semblables, et ceux qui possèdent un caractère relatif en ce que nous ne les ressentons que si leur assouvissement nous place au-dessus de nos semblables ou nous donne l'impression de leur être supérieurs. Les besoins de cette seconde catégorie, ceux qui correspondent à un désir de supériorité, sont peut-être tout à fait insatiables, car ils sont d'autant plus élevés que le niveau général de satisfaction est lui-même élevé. Mais ce n'est pas si vrai des besoins ayant un caractère absolu : il se peut qu'un seuil soit bientôt atteint.
John Maynard Keynes, Essais sur la monnaie et l'économie (1930), Petite bibliothèque Payot
Tout problème économique découle d'un fait simple et incontournable : l'impossibilité où nous sommes de satisfaire tous nos désirs. Nous vivons dans un monde de rareté. L'économiste définit la rareté comme une situation où les besoins et les désirs dépassent les ressources dont on dispose pour les satisfaire. [...]
Nos besoins et nos désirs ne font pas que dépasser les ressources existantes : en fait, ils sont illimités, face à des ressources qui, elles, sont limitées ou finies.
M. Parkin, L. Phaneuf et R. Bade, Introduction à la macroéconomie moderne, Éditions du renouveau pédagogique, Montréal, 1992